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Grand Pavois Dédié À L'artois


Letduc
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Bonsoir à tous et merci pour vos compliments.

Pour ce qui est de tester l'objet à la résistance aux projectiles d'époque deux de mes fils me l'ont déjà malicieusement suggérés. Ils ont même proposé de laisser en place les "agresseurs" pour faire plus réel. Je les ai envoyé au diable !

Ma technique du tracé au crayon est simple, j'ai imprimé le dessin ramené au dixième, c'est à dire que la largeur du dessin imprimé est de 47 mm pour une dimension réelle de 47 cm sur le pavois. Sur ce dessin proportionnel je repère des points particuliers, comme par exemple le bout du nez de saint-Waast, le bout de son pouce ou tout autre éléments précis du dessin que je reporte en proportion sur le pavois. Je souhaitais évidemment positionner saint-Waast et l'ours au centre de la scène, j'ai donc commencé par axer ce personnage et j'ai ensuite organisé le reste de la scène à partir de cet élément central. Pour les ruines de l'église pas de difficulté majeure, les traits sont tracés à la règle, pour le reste c'est l’œil du dessinateur, aidé par les points de repère, qui fait le travail. Bien évidemment, cette façon de procéder ne donne pas une précision d'orfèvre, si l'on compare l'originale à mon travail, on y trouvera de petites différences qui, cependant, ne nuisent en rien au résultat final. Pour le feuillage, j'ai tout simplement réalisé un pochoir à l'échelle 1, avec lequel j'ai tracé au crayon le contour du motif puis, avec une grande patience, j'ai peint à l'intérieur de ce contour. C'est long et éprouvant pour les nerfs mais le résultat est plutôt intéressant. Les lignes ont été réalisées à mains levées en s'appuyant soit sur le bord du pavois soit, pour les lignes intérieures, sur une règle maintenue fermement parallèlement à cette ligne. Cette manière de procédé entraîne quelques imperfections que l'on ne décèle pas sur les photos et qui sont négligeables sur l'originale.

Demain, je vous ferai parvenir des photos prises en plein soleil et là vous pourrez juger du résultat final ; les couleurs donnent toutes leurs luminosités et augmentent le contraste entre les deux parties blason/saint-Waast.

post-12856-0-04455500-1378414081_thumb.j

J'ai aussi fixé le pied de stabilisation du pavois ainsi que les sangles pour son transport.

Demain, fin de l'aventure et évocation de quelques théories sur l'utilisation du grand pavois.

Bonsoir à Tous.

Edited by Letduc
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Sur cette photo, on peut voir le grand pavois dans sa position "portée". On se rend alors mieux compte de la formidable protection que procure ce bouclier. Seul le bas des jambes offre une cible bien aléatoire aux adversaires. Dans cette position, l'arbalétrier a tout le loisir de recharger son arme. Il peut même, en pliant légèrement les genoux, être totalement caché de ses ennemis.

post-12856-0-17618400-1378499237_thumb.j

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Sous cet angle, on voit bien que l'ensemble du corps est parfaitement protégé sans pour autant gêner les mouvements du combattant. Il est aussi surprenant de constater que malgré un poids relativement important (11,2 kg) le pavois donne une impression de légèreté et se porte sans difficulté. Le poids peut d'ailleurs être fortement réduit car j'ai choisi de garder pour ce pavois l'épaisseur d'origine des planches (24 mm). Si l'on suit les indications de JMC concernant l'épaisseur de ses pavois (entre 15 et 20 mm) le poids peut probablement être ramené à environ 7 ou 8 kg.

post-12856-0-16357600-1378499609_thumb.j

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La tactique d'utilisation du grand pavois me parait donc être plus en adéquation avec une utilisation "portée dorsale" plutôt que celle d'une protection posée comme sur la photo ci-dessous. En effet, il parait très difficile à un arbalétrier de trouver une protection efficace derrière un pavois posé qui oblige l'homme à s’accroupir fortement. Le combattant se trouve de cette manière dans une position très inconfortable pour recharger son arme et gêné également par le pied du pavois.

On peut également imaginer une unité d'arbalétriers, tous équipés de grand pavois dorsaux, tournant le dos à l'ennemi et formant par la juxtaposition de leurs boucliers un extraordinaire rempart aux tirs adverses et permettant, en toute sécurité, à d'autres arbalétriers de préparer calmement leurs armes et leurs prochains tirs.

En ce qui concerne cette fameuse gouttière, qui est l'objet de plusieurs théories, ma propre expérience me fait avancer celle-ci : si je reste sur une "portée dorsale" au combat du pavois, ne peut-on imaginer une sorte de protection renforcée de la partie la plus "fragile" du dos, c'est à dire la colonne vertébrale. Je m'explique ; si un projectile atteint le pavois dans ses parties latérales et traverse l'épaisseur du bois de 4 cm, il aura des difficultés, du fait de la "rondeur" du corps à ces endroits, à toucher efficacement le combattant. Par contre, si la gouttière n’existe pas, ces 4 cm seront suffisant pour pénétrer jusqu'au cœur de la colonne vertébrale et mettre hors de combat le soldat.

post-12856-0-09768500-1378500385_thumb.j

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Voila ! j'en ai terminé avec cet ouvrage et remercie tous ceux qui m'ont suivi au cours de ces étapes et qui m'ont ou conseillé ou encouragé pour parvenir à atteindre le but fixé.

J'ai d'autres projets dans les cartons et vous en ferais part dès leurs concrétisations.

Merci encore et à bientôt.

Jean-Luc

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Sous cet angle, on voit bien que l'ensemble du corps est parfaitement protégé sans pour autant gêner les mouvements du combattant. Il est aussi surprenant de constater que malgré un poids relativement important (11,2 kg) le pavois donne une impression de légèreté et se porte sans difficulté. Le poids peut d'ailleurs être fortement réduit car j'ai choisi de garder pour ce pavois l'épaisseur d'origine des planches (24 mm). Si l'on suit les indications de JMC concernant l'épaisseur de ses pavois (entre 15 et 20 mm) le poids peut probablement être ramené à environ 7 ou 8 kg.

attachicon.gifPavois 55 11,2 kg.jpg

J'ai repris entre 15 et 20 mm car c'est ce que l'on retrouve le plus souvent sur les pavois que l'on peut voir dans les musées, 20 étant une limite haute, pour ce qui est du poids ,11.2 est dans les normes , mais il y a pas mal de gesso sur les originaux.

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La tactique d'utilisation du grand pavois me parait donc être plus en adéquation avec une utilisation "portée dorsale" plutôt que celle d'une protection posée comme sur la photo ci-dessous. En effet, il parait très difficile à un arbalétrier de trouver une protection efficace derrière un pavois posé qui oblige l'homme à s’accroupir fortement. Le combattant se trouve de cette manière dans une position très inconfortable pour recharger son arme et gêné également par le pied du pavois.

On peut également imaginer une unité d'arbalétriers, tous équipés de grand pavois dorsaux, tournant le dos à l'ennemi et formant par la juxtaposition de leurs boucliers un extraordinaire rempart aux tirs adverses et permettant, en toute sécurité, à d'autres arbalétriers de préparer calmement leurs armes et leurs prochains tirs.

En ce qui concerne cette fameuse gouttière, qui est l'objet de plusieurs théories, ma propre expérience me fait avancer celle-ci : si je reste sur une "portée dorsale" au combat du pavois, ne peut-on imaginer une sorte de protection renforcée de la partie la plus "fragile" du dos, c'est à dire la colonne vertébrale. Je m'explique ; si un projectile atteint le pavois dans ses parties latérales et traverse l'épaisseur du bois de 4 cm, il aura des difficultés, du fait de la "rondeur" du corps à ces endroits, à toucher efficacement le combattant. Par contre, si la gouttière n’existe pas, ces 4 cm seront suffisant pour pénétrer jusqu'au cœur de la colonne vertébrale et mettre hors de combat le soldat.

attachicon.gifPavois 56.jpg

Le pavois à gouttière voit le jour à la fin du quinzième siècle , il fait parti de l'équipement de l'arbalètrier en guerre, sont poids d'une bonne dizaine de kilos ,les plus de 10 de l'arbalète , la cote de maille ,la chapeline, souvent le fauchon, la trousse de carreau en font un soldat lourd et pas connu pour ètre très mobile.

Pour le transport il est dans le dos (ou sur une charrette) la version portée dorsale est possible ,mais quand l'arbalètrier fait face pour tirer si c'est l'armée anglaise qui est devant, il a de forte chance d’être crucifier sur le pavois .

Je pense plus a un pavois de ligne,la gouttière étant un renfort qui permet de mieux résister à l'éclatement, il est parfois fait état d'un deuxième homme avec l'arbalètrier qui avance le pavois pendant l'action.

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Merci JMC pour ta sympathique appréciation sur mon travail. En ce qui concerne ma théorie sur l'utilisation du grand pavois, elle ne repose que sur ma propre réflexion, sans y avoir introduit de données scientifiques, archéologiques ou historiques. De ce fait elle ne pèse pas bien lourd face aux textes de références que tu utilise pour étayer ton analyse. En tout cas, c'est une expérience très instructive sur l'aspect technique de ce genre de réalisation qui, en réalité, n'est pas d'une grande complexité dans sa structure mais qui apporte, sur le plan artistique, de très bonnes sensations.

Merci également à Robin de permettre à chacun de bénéficier d'images en HD.

Edited by Letduc
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Le pavois à gouttière voit le jour à la fin du quinzième siècle , il fait parti de l'équipement de l'arbalètrier en guerre, sont poids d'une bonne dizaine de kilos ,les plus de 10 de l'arbalète , la cote de maille ,la chapeline, souvent le fauchon, la trousse de carreau en font un soldat lourd et pas connu pour ètre très mobile.

Pour le transport il est dans le dos (ou sur une charrette) la version portée dorsale est possible ,mais quand l'arbalètrier fait face pour tirer si c'est l'armée anglaise qui est devant, il a de forte chance d’être crucifier sur le pavois .

Je pense plus a un pavois de ligne,la gouttière étant un renfort qui permet de mieux résister à l'éclatement, il est parfois fait état d'un deuxième homme avec l'arbalètrier qui avance le pavois pendant l'action.

vu la puissance des projectiles (flèches ou carreaux) je me demande si l'arbalétrier ne courre pas de risque à rester coller contre son pavois (se faire crucifier comme dit JMC)

les chroniques des guerres galloises relatent des histoires de chevaliers dont les deux cuisses ont été pénétrées par la même flèche qui à par la même occasion perforer le canasson qui se chauffait entre les cuisses de son cavalier ....

les mêmes chroniques relatent aussi une histoire d'une porte de chêne de 2 pouces d'épaisseur que les flèches traversent ..... (avec sans doute un peu d'éxagération).

Ceci dit j'imagine que si la flèche ou le carreau perce le pavois il y reste coincé et qu'en se tenant à 50 ou 60 cm en retrait l'arbalétrier devait être à l'abri

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  • 1 month later...

Le pavois à gouttière voit le jour à la fin du quinzième siècle , il fait parti de l'équipement de l'arbalètrier en guerre, sont poids d'une bonne dizaine de kilos ,les plus de 10 de l'arbalète , la cote de maille ,la chapeline, souvent le fauchon, la trousse de carreau en font un soldat lourd et pas connu pour ètre très mobile.

Pour le transport il est dans le dos (ou sur une charrette) la version portée dorsale est possible ,mais quand l'arbalètrier fait face pour tirer si c'est l'armée anglaise qui est devant, il a de forte chance d’être crucifier sur le pavois .

Je pense plus a un pavois de ligne,la gouttière étant un renfort qui permet de mieux résister à l'éclatement, il est parfois fait état d'un deuxième homme avec l'arbalètrier qui avance le pavois pendant l'action.

J'ai trouvé sur Gallica un "Catalogue des armes et armures du musée de la porte de Hal" à Bruxelles édité par Hermann Van Duyse en 1887, sur lequel il décrit, à la page 119, un pavois d'arbalétrier du 15e siècle. Il dit : "N° 2 - Pavois d'arbalétrier du 15e siècle. Bois marouflé de toile platrée et peinte. Haut 0.90. Le décor représente, en jaune, sur fond noir, des rinceaux courants; bordure brune. A la partie supérieure les armes de Flandre. Saillie verticale dont la section est un rectangle s'élargissant vers le bas. A cette saillie correspondent une poignée en bois, en forme de T, et deux pitons en fer fixant une guige servant à porter la targe. La partie saillante permettait de "faire pavésade", c'est-à-dire de maintenir le bouclier appuyé contre un pieu solidement fixé dans le sol"

Si on suit l'affirmation de Van Duyse, la gouttière ne servirait pas à recevoir un pied fixé sur le pavois mais serait un logement permettant de caler le pavois sur un pieu fixé dans le sol. Concernant le pied, la poignée fixée à cheval sur cette gouttière interdit en effet, d'y loger un pied repliable. Van Duyse n'évoque pas cette saillie comme un renfort du pavois mais rien n'interdit de faire d'une pierre deux coups.

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Le gars était du 19ème siècle. J'accorderais bien plus confiance à un historien/archéologue moderne que de cette époque. En l'état actuel, rien ne permet d'affirmer qu'on fixait les pavois au sol à l'aide d'un pieu. Cela semblerait même être un erreur compte-tenu de la mobilité nécessaire aux différents corps d'armée pour se coordonner aux ordres et être efficaces. Les hypothèses citées par JMC sont donc plus probables.

Certes on reste dans le domaine des suppositions ;)

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Le gars était du 19ème siècle. J'accorderais bien plus confiance à un historien/archéologue moderne que de cette époque. En l'état actuel, rien ne permet d'affirmer qu'on fixait les pavois au sol à l'aide d'un pieu. Cela semblerait même être un erreur compte-tenu de la mobilité nécessaire aux différents corps d'armée pour se coordonner aux ordres et être efficaces. Les hypothèses citées par JMC sont donc plus probables.

Certes on reste dans le domaine des suppositions ;)

Quand Van Duyse parle de "faire pavésade", il s'agit de réaliser une sorte de "palissade" à l'aide de pavois mis cote à cote et donc d'être face à une place forte. Il ne s'agit nullement de champs de bataille où, effectivement, il faut être mobile. Face à une forteresse, il faut se préserver avant tout des projectiles ennemis sans rechercher particulièrement la mobilité. D'ailleurs dans l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert, il est clairement dit que la pavésade se trouvait "au plus proche du corps d'une place". Dans cette configuration, l'utilisation de la gouttière comme élément de consolidation et de maintien du pavois à l'aide d'un pieu ne me parait pas être une aberration.

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