Le Paresseux

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J'avais mis une fois de côté un très joli morceau de cytise dont le séchage a été une vraie cata : fissures partout. Pourtant j'avais cueilli la billette en plein coeur de l'hiver (il faisait un froid de canard), les extrémités du morceau avaient été enduites de mastic à cicatriser tout ça tout ça. Mais ce bois contenait tellement de sève que ça pissait comme de l'érable et pour finir j'ai royalement loupé mon affaire snif ... Donc tout peut arriver (même quand on fait attention)... L'option séchage du morceau dégrossi (en gardant quand même des marges confortables au niveau des côtes générales) et non écorcé est sans doute le plus raisonnable par ces temps de canicule. Pour avoir déjà fait sécher du cornouiller, je n'ai jamais connu de gros problèmes de fissures avec ce bois excepté pour les gros morceaux (genre 10 cm de diamètre). Là c'est effectivement plus risqué et du plastique enroulé autour des parties sensibles peut calmer le processus (Corbeau l'a souvent pratiqué). Pour ce qui est des contraintes, j'essaierai effectivement de ficeler la branche contre un tasseau épais et droit mais bon ça n'est peut être pas possible à faire vu qu'elle est encore épaisse et qu'elle ne voudra peut-être pas encore vouloir se faire "corriger"... Ne te retiens pas de poser des questions. Aucun de nous n'a la science infuse et ça fait longtemps qu'il n'y a pas eu de sujet dans la rubrique "arcs primitifs" donc on sera tous contents d'échanger des points de vue sur la bonne façon de procéder avec ta billette. Au final, c'est toi qui restes le patron du chantier et qui prend les décisions ...

Oui je plussoie naturellement... Les départs de micro fissures, ça peut partir très vite mais d'un autre côté tu peux toujours rattraper le coup si ça se met à partir en sucette... Il m'est arrivé de stopper le processus en immergeant (brièvement) le bois tout entier dans l'eau pour y parvenir. Si la cave de Flofrap07 est vraiment aussi fraîche qu'il le dit, une branche de cette taille même écorcée, why not ? Maintenant on peut aussi privilégier l'option plus classique et laisser sécher avec l'écorce. Dans tous les cas de figure, j'essaierai perso de déjà contraindre le bois tant qu'il est vert et de le laisser sécher ainsi ...

Ah l'écorçage du cornouiller en vert, oui ou non ? Éternelle question... C'est sûr qu'il est facilité d'écorcer en vert (plus simple à faire en tout cas)... Mais écorcer en sec est faisable aussi (ça a été le cas sur tous mes arcs en cornouillers) mais dans ce cas c'est surtout avec du ponçage qu'on parvient à enlever (seulement en partie) l'écorce. L'écorce du cornouiller présente en effet la particularité d'adhérer très fortement sur le bois en dessous. J'hésite à parler d'aubier tant cette essence de bois est homogène et drastiquement compacte. Pour résumer, en vert c'est plus facile et je ne pense pas que ça craigne dans la mesure ou ta branche est plutôt une branchette et que sa (relative) petite masse devrait minimiser le risque de départ de fentes (si elle reste au frais avec contrôles réguliers).

En fait, je disais ça parce que je bosse sur un profil similaire (avec un arrondi au niveau de la poignée)... D'ou ma question...

Salut ! Sympa ce sujet... Et en plus avec du cornouiller, un de mes préférés (de bois d'arbre) ! Franchement, si tu peux éviter des noeuds embêtants par un bon tracé, n'hésites pas... Quitte à devoir redresser par la suite l'ébauche à la chaleur (faut pas en avoir peur mais le faire au feeling). Bon il est vrai que c'est surtout de l'orme que j'ai redressé jusqu'à présent (et jamais du cornouiller)... Tant que le bois est vert, tu pourrais essayer de le faire sécher en lui donnant déjà une forme intéressante (il n'est pas trop tard mais surtout il faut mettre la branche au frais et au sec)(et surveiller le séchage )...

Tu ne crains pas d'avoir des difficultés à travailler un bois aussi dur (émoussage des outils, usure des lames etc.) ?

Excellent !

Ça semble en effet assez flagrant sur la video. Sans compter que les bords du canot (ou plutôt de la pirogue ?) ne sont pas très hauts d'où peut-être des risques à devoir écoper de l'eau si l'on navigue sur des flots un peu agités. Cette embarcation m'évoque notamment le mode de vie dans les villages lacustres du néolithique...

Quel travail (et quel beau résultat) ! Si j'ai bien compris, ils insèrent les chevilles de bois enduites de goudron dans la coque pour contrôler l'épaisseur (et ne pas trop creuser)...

Peut-être ici un début de réponse (https://www.zewanderingfrogs.com/moshi-fr/chasse-a-l-arc-traditionnel-avec-la-tribu-hadzabe-de-tanzanie), je cite : "notre guide nous expliqua les différentes tailles et utilisations, avec quelques pointes enduites de poison pour endormir les plus gros animaux". Il y a quelque part dans les archives de WA un sujet traitant de la chasse à l'arc pratiquée par les Gaulois qui auraient également utilisé du poison pour la même utilisation (chasse). Il faut ensuite découper la portion de chair empoisonnée autour de la plaie pour ne pas la consommer.

...et merci pour le partage ! Très sympa, ce doc (j'aimerai bien être aussi habile avec les empennages)(qui n'est vraiment pas le truc que je préfère faire)... Par contre, je me reconnais bien dans le redressage du bois à la chaleur (fûts de flèches, arcs)(c'est dingue tout ce qu'on peut faire)...

Merci les gars ! L'arc a été porté plusieurs fois à pleine allonge aujourd'hui, l'équilibrage reste perfectible mais je reste surtout sur ma faim rapport à la forme du machin débandé. Du coup je vais tenter un dernier coup de chauffe pour améliorer un peu tout ça et qui vivra verra... Excellent, ce "Jean Peupudutaf" !

Apparemment certains tiraient ainsi selon l'auteur du livre (mais bon je n'y étais pas pour pouvoir le confirmer, hein )...

Salut ! Tu as ici de la doc qui pourrait t'être utile : http://www.licorneargent.be/les-arcs/facture-experience/facture-arc-details/etape-5/adaptation/ Je suis moi-même affairé à un projet de LB en orme dont je ne vois pas la fin (principalement à cause du boulot qui me bouffe pas mal d'énergie mais bon youpi c'est bientôt les vacances) et j'ai donc à gérer un unique noeud assez gros et situé de façon plutôt oblique sur le dos en sortie de poignée (branche basse). J'ai pris l'initiative de creuser ce noeud sans non plus aller jusqu'à créer un trou, principalement pour retrouver du bois "sain" et sans fissure (le noeud en question en avait une). La lecture du lien ci-dessus m'a inspiré. Ceci étant, l'arc n'est pas fini pour l'heure et je ne peux pas te garantir la viabilité du chantier. La suite dans les semaines qui suivent si tout va bien...

Superbe (et bravo ) ! À l'instar de mes éminents collègues, j'avoue qu'il faut vraiment être sûr de son coup pour être capable de scier en 2 un arc déjà fonctionnel. Mais bon quand il s'agit du cahier des charges, hein ? De mon côté, je viens de tenter pour la première fois de donner un peu de recurve aux bouts de branches d'un LB tout bois par la technique du "kerfing" (sciage puis insertion d'une lamelle de bois puis collage avec mise en forme sur un gabarit). J'avoue que je ne faisais pas le fier à ce moment-là mais ça a fonctionné (j'ai su éviter les déviations latérales, ce qui était ma plus grande crainte). Je bosse encore un peu dessus puis j'ouvrirai un sujet si je parviens à poster des photos correctes sur le forum... En attendant, félicitations pour la ligne très sobre et très plaisante pour les yeux de cet arc !

Je trouve le profil de l'arc bandé vraiment très harmonieux (notamment avec ce léger arrondi au niveau de la poignée ). On ne l'a pas vu débandé et je me demandais du coup si l'arc était droit ou juste un poil deflex en sortie de poignée ?

Pareil . Jusque là, je n'avais jamais prévu ce petit raffinement mais je trouve qu'il peut être particulièrement pratique, particulièrement quand l'arc présente un petit reflex en bouts de branches (et que la fausse corde s'avère être finalement la méthode la plus pratique et la plus sûre pour le bander).

Et toujours cette ligne aussi élégante ! Je note que la lame d'ipé s'arrête juste avant les courbures. Est-ce pour gagner de la légèreté en bout de branches ?

Le "truc bleu", ce sont les jambes d'un juge de lice en arrière-fond (si j'avais un logiciel potable de traitement d'image, je les aurait fait disparaître). Le carquois dorsal me sert à ranger mes flèches blunts qui ne peuvent être stockées dans le sac à flèche du fait des trous dans le disque de cuir (dudit sac) qui sont trop étroits. Ce qu'il y a de bien dans un tournoi, c'est que ça oblige à s'appliquer dans des conditions qui ne sont pas forcément optimales (l'an dernier, c'était la pluie et le froid ; cette année il faisait très chaud). En plus que de devoir trimballer tout son attirail (clés de voiture, téléphone, assiette et verre en bois dans le sac etc.), les risques de déconcentration sont toujours là. On n'est plus chez soi en train de s'exercer tranquilou en short avec personne autour pour voir si on a raté (sans compter les problèmes de maux de dos récurrents du fait d'un corps trop sollicité au boulot). Tournoi après tournoi, j'ai pris goût à ces contraintes. Savoir se dépasser dans la difficulté est de mon point de vue une indéniable qualité. Le tir à l'arc est une école de la vie : on peut en retirer des leçons qui servent après dans le quotidien.

Et donc pour recadrer le topo, voici une photo de Bibi lors du dernier tournoi de Severac (qui a eu lieu début juillet en Aveyron dans une super ambiance comme d'hab' ). Il est certain que toutes ces activités (facture d'arc, couture, teinture végétale, fabrication d'objets etc.) exigent un certain investissement perso mais un jour on finit par apprécier le résultat. Tout finit par se rejoindre et on savoure enfin le plaisir indicible de vivre son rêve : tirer en tournoi avec un arc monoxyle fait par soi-même dans un costume qu'on n'espère pas trop éloigné de ce qui aurait pu se porter à l'époque... J'en profite pour placer une spéciale dédicace au sire Namkhaï et à sa dame Philae ainsi que pour tous les bénévoles qui auront rendu possible ces 2 journées de pur bonheur. Et donc un immense à vous tous !!! Il paraît qu'il y avait des gars en bleu qui couraient après un ballon ce jour-là quelque part en Russie mais bon l'important n'était pas là, évidemment ...

Ça a l'air sympa comme tout ! Dommage pour la petite taille des photos mais tu n'es pas le seul à galérer avec les images. Bien joué pour le recyclage du tube de trampoline !

On dirait que tu as utilisé du bois pour réaliser les placages au niveau des poupées et je me demandais de quelle essence il s'agissait ?

Tu peux aussi caler des petits carrés de bois ou de cuir sous les serre-joints pour éviter de marquer le bois.

Esthétiquement, c'est vraiment très beau en tout cas !