Le Paresseux

Espérons que l'heureux destinataire de l'arc se signalera sur ce sujet vu qu'il est devenu membre du forum il y a quelques mois (je dis ça, je dis rien). N'est-ce pas, signore Marcho Bello ?

Très jolie pièce de bois ! Bon courage pour la suite !

Un peu loin de chez moi. Attention à la cytise : c'est un bois qui peut sécher en se fissurant de partout (même coupé en plein hiver) Ma billette pissait de l'eau comme de l'érable ...

Je plussoie derechef ! Et chouette sujet, au passage : le genre de topic tout sympa qui m'a donné par le passé envie de rejoindre ce club de bonne compagnie... what else ?

Classe ! S'il tire sans dommages, c'est qu'il est fonctionnel. J'aime bien les runes au dessus de la poignée ainsi que l'aspect du cuir patiné (le dos zébré de l'arc est sympa lui aussi, ça fait penser à du cornouiller). Apparemment, tu as compensé la finesse en épaisseur des branches par davantage de largeur.

Pour ce genre de collages, je n'utilise que de l'epoxy de marque araldite (mais toujours à prise progressive, les tubes sont bleus et blancs) de crainte qu'aucune autre colle ne soit assez forte pour supporter les fortes contraintes. Si l'on souhaite des poupées de style davantage médiéval, il faut plutôt utiliser des bouts de corne qu'on creuse pour pouvoir ensuite les emboîter sur l'extrémité des branches. J'imagine qu'à l'époque, c'était surtout le bon ajustage de cet emboîtement corne/bois qui garantissait la bonne tenue des poupées sur le long terme (surtout quand on considère les fortes puissances des arcs de guerre). Malgré tout, il est tout à fait plausible qu'une colle ait pu être utilisée pour garantir durablement la solidité de l'ensemble. Mais là j'avoue humblement ne pas savoir avec certitude quelles colles étaient utilisées par les facteurs d'arcs médiévaux : peut-être des colles organiques (à base d'os de lapins) ou bien encore des résines végétales (comme on en voit couler parfois le long des arbres fruitiers genre prunier ou cerisier) ? Hélas je n'ai point de sources avérées pour infirmer ou confirmer ces extrapolations . Les secrets des colles anciennes me fascinent. M'est avis que les luthiers et les ébénistes doivent en connaître un sacré rayon sur la question. Je sais utiliser depuis longtemps "la colle de peau de lapin" pour tendre une toile de lin sur un châssis de peintre (passif Beaux Arts ) et je collecte depuis longtemps des résines végétales pour pouvoir en utiliser un jour mais je ne les ai point encore expérimentées en facture d'arc... J'aime bien ton icône, tu ne ferais pas de la reconstitution (histo), par hasard ?

Oui tu peux. C'est même le seul cas ou c'est "autorisé" . Vu que le dos est rarement plane, il faut raper légèrement pour pouvoir coller le placage en corne. La corde va ensuite appuyer sur la corne et il n'y a pas de crainte pour le cerne en dessous (dans le cas ou il aurait été légèrement entamé par les coups de râpe). On ne voit pas très bien sur la photo en dessous mais c'est la seule que j'avais en magasin...

Félicitations ! On a hâte de voir les photos ! J'ai la même préférence pour l'huile de lin, j'aime bien que le bois "respire".

Bienvenue ! Peux-tu nous en dire plus sur ton long bow ? En quel bois est-il fait ? Si tu as des photos de l'engin, n'hésites pas à les envoyer ... +1 avec chasseur fou 25. Si l'arc n'a pas servi depuis longtemps, tu peux le bander, ne pas y toucher pendant une heure ou deux et armer par la suite progressivement.

De mon côté, en tant que "rat des champs" , j'ai le privilège de pouvoir couper du bois dans des parcelles privées qui appartiennent à ma famille (aux racines paysannes), ce qui me dispense de demander l'autorisation de prélever. Cependant, et par respect pour la ressource, ça ne me dispensera jamais de me poser la question du bien-fondé de la coupe du genre "en ai-je vraiment besoin ?"... Ou encore "et si je laissais ce petit arbre vivre encore un peu ?"... Par conséquent, je ne coupe plus de bois depuis déjà longtemps, ayant mis de côté un certain nombre de jolies pièces d'orme qui n'attendent que mon bon vouloir pour les transformer en arcs. Si tu es mordu par la facture, je ne saurais trop te conseiller que de constituer déjà un petit stock de bois qui te permettra de remettre de l'ouvrage dans l'étau plus tard. Sachant que le séchage prend tout de même un certain temps, on apprécie plus tard le fait d'y avoir pensé avant. En plus, nous sommes encore en hiver, ce qui devrait garantir moins de sève et donc moins d'eau résiduelle dans les billettes...

On croise les doigts pour la suite mais c'est vraiment du très joli travail jusque-là

+1 De toutes façons, une ébauche d'arc qui casse tout au début peut s'expliquer par un "défaut" intrinsèque au bois (parfois on découvre après la casse comme une sorte de "poche" pourrie à l'intérieur qui peut être causée par une ancienne blessure de l'arbre qui a mal cicatrisé). Le plus important dans la facture, c'est déjà de trouver une bonne billette avec le moins de "défauts" possibles ou même de vices cachés (et vu qu'on se sert rarement de scanners dans ce hobby, c'est toujours après coup qu'on se rend compte qu'il y avait un blême).

Amis de la poésie, bonsoir

On voit la barrette en plastique qui est poussée par le ressort.

C'est bon, je vois les photos . Il faut enlever de la matière sur la branche de gauche si l'on se base sur la dernière image. Travaille en douceur sans trop râper d'un coup, tant pis si tu re-équilibre les branches en plusieurs fois (au moins tu te garantis de ne pas enlever trop de bois en une fois). Mais c'est un joli boulot jusque-là (enfin bon un joli frêne quoi). Une photo de mon peson, j'ai rajouté le fil en metal pour pouvoir y accrocher le crochet de la poulie de l'arbre d'équilibrage. J'ai baptisé l'engin Sam Suffit parce que bon enfin on a compris je pense ...

Arg les photos ne s'affichent pas sur mon écran . Si tu as un quadrillage qui te confirme que les extrémités sont bien alignées, tu es sur la bonne voie. J'ai peut-être eu une illusion d'optique qui m'a induit en erreur ?

Au vu des photos, il me semble qu'il ne faut plus toucher dans l'immédiat à la branche "bossue" mais gratter l'autre branche. Quand on trace mentalement une ligne horizontale reliant les 2 extrémités, on s'aperçoit qu'il y a un décalage (la branche non "bossue" se courbe moins). En même temps, les photos ne sont pas très grandes pour pouvoir apprécier le travail d'équilibrage. Peut-être qu'en les recadrant, tu peux parvenir à les envoyer dans un format plus confortable pour les yeux (ah la vieillesse est un naufrage ).

J'ai testé certains des pesons ressemblant à ceux du lien joint par Alpha. Le premier modèle en haut à gauche (acheté au rayon des articles de pêche) est certes peu cher mais je n'ai jamais réussi à retenir l'arc à une allonge donnée pendant un laps de temps suffisamment long pour que l'indication se stabilise enfin et m'indique une mesure fiable. En outre, ce modèle ne fonctionne qu'avec des piles. Donc pas glop. J'ai également récupéré gratos et utilisé celui qui est pile au centre des pesons du milieu (modèle à l'ancienne en laiton). C'était déjà un peu mieux mais je doutais de la fiabilité de l'objet (déjà ancien et donc le ressort avait pu perdre de la résistance du fait de ses anciennes et nombreuses utilisations à la ferme)(à savoir : peson de la mamie qui lui servait à peser les lapins ou les poulets préalablement expédiés ad patres et donc pas très remuants ). J'ai finalement investi pour un peson à ressort spécial archerie tel que les 3 vus dans la case tout en bas et à droite. Il a l'avantage d'intégrer une barrette en plastique qui est poussée par le ressort quand il est en action. Cette barrette est une sorte de mémoire qui permet dès lors de ne plus s'échiner à retenir la corde pendant X secondes sur l'arbre d'équilibrage pour connaître la puissance. Une fois l'arc amené à l'allonge choisie, on peut aussitôt relâcher la tension sur la corde et lire l'indication donnée par la barrette qui est restée bloquée au maximum de la tension du ressort. Bien sûr il vaut mieux refaire la mesure un certain nombre de fois (en n'oubliant évidemment pas de remettre la barrette à zéro) mais en général on est fixé sur la puissance au bout de 3 ou 4 essais. J'ai fait confirmer la fiabilité des mesures de ce peson chez un facteur d'arc pro qui me l'a validé (par comparaison avec son propre matos). Seul hic : je l'ai payé un peu cher dans une archerie (vers Bordeaux). N'ayant pas l'objet sous les yeux, je ne peux pas joindre de photo de l'objet dans l'immédiat (je ne me souviens même pas de la marque) mais je te l'envoie dès que possible.

Merci Alpha pour tes précieux conseils , l'anticipation de la puissance d'un arc lors de son élaboration est une partie que je ne maîtrise pas. Ivar, il n'y a pas de risque qu'à ce stade une diminution de la largeur des poupées à 15 mm fasse perdre de la puissance à ton arc. Tu seras même encore au delà de la largeur finale (disons 12 mm si tu crains d'affiner davantage les extrémités)(idem pour l'épaisseur). L'affinement des poupées fera perdre un poids inutile en bout de branches. Le redressement des extrémités lors du tir s'en trouvera amélioré en rapidité et le rendement n'en sera que meilleur. Concernant les différences de profil des branches, il faut que tu positionnes la poignée de l'arc de façon perpendiculaire à la barre d'équilibrage et pas en le faisant plonger d'un côté ou de l'autre. Très peu d'arcs tirés du tronc présentent 2 branches strictement identiques, c'est quasiment impossible et c'est tout ce qui fait le charme des selfbows. Usuellement, on définit la branche qui "s'ouvre" le plus (ici celle de gauche sur les photos) comme étant la branche du haut (en tout cas, c'est comme ça que j'aborderai ton chantier).

De toutes façons, les extrémités sont sensées rester rigides donc ça devrait le faire. 1h dans l'eau bouillante, j'aurais pas osé mais apparemment ça marche bien. Pour ce qui est de prévoir les puissances par avance, j'avoue que je n'en suis pas là. Je travaille (quand je m'y mets enfin ) à l'instinct et d'arc en arc, je pars sur des côtes générales toujours un peu plus grandes que sur l'arc précédent (y compris en longueur au vu de mon cahier des charges ; à savoir un long bow plus haut que ma taille et qui soit d'une cinquantaine de livres max avec un suivi de corde minime voire inexistant). Tu as encore pas mal de marge de grattage au niveau des extrémités des branches (qui sont-si je suis bien et pour rappel- de 22 mm de largeur et 15 mm d'épaisseur). Il y a moyen d'affiner un peu avant de faire travailler le bois à nouveau (je réduirai à 15 mm en largeur pour arriver à une section "carrée"). Il faut toutefois t'assurer que l'arc vu de face ne présente pas de déviation en latéral.

Ben c'est pas mal du tout pour un début de chantier . Les extrémités reflex sont vraiment réussies. Tout d'abord, je ne suis pas un spécialiste des flat bows donc d'autres devraient avoir un avis plus affûté que le mien. Vu d'ici, j'ai l'impression que tu pourrais essayer d'armer à une allonge supérieure sur la cale d'équilibrage mais par prudence attends les conseils d'autres membres du forum. Tu as des photos de l'arc vu de face ?

Salut ! Si tu peux envoyer quelques photos, ça permettrait de se faire une idée plus juste du stade ou tu en es, merciiiii !

Paraît-il que le réchauffement climatique pourrait contribuer à sauver le frêne (en diminuant l'action pathogène du champignon) : http://www.insu.cnrs.fr/node/6076

Toujours un sale moment à passer, je connais ça ... On s'investit toujours personnellement beaucoup dans tous ces petits morceaux de bois et pas grand chose ne vient relativiser la déception de l'échec. Peut-être était-il écrit quelque part que cette pièce était destinée à se briser quelles que soient les façons d'en aborder la facture. Mais tu as su oser l'aventure et le temps va panser la plaie, je n'en doute pas. De toutes façons, c'est toujours courageux d'ouvrir un sujet ici sur un chantier en cours et bien avant d'en connaître la teneur heureuse ou malheureuse du dénouement. Peut-être devrais-tu essayer d'autres essences plus denses (je pense aux feuillus arbustifs au bois homogène tels que le cornouiller ou l'aubépine par ex). Le cornouiller m'a très rarement pété entre les mains (et quand ça s'est produit, c'est parce que je n'avais pas su "écouter" le bois). En revanche, un arc en frêne que je pensais fonctionnel (d'une quarantaine de livres) a fini par céder alors qu'il avait déjà quelques centaines de tirs à l'actif. Depuis je n'ai plus rien tenté avec le frêne mais ça ne m'empêche pas de l'admirer en tant qu'arbre (et certains sont vraiment magnifiques). Voilà, cher collègue, tous mes voeux d'encouragements pour la suite (ce n'est qu'un combat, continuons le début) ...

Vraiment difficile de prévoir le devenir de l'arc. Il est possible que ces plis en restent à ce stade sans s'aggraver. Je ne suis jamais arrivé à rien de bien durable avec du frêne donc pour moi 65 ou 70 livres sont du domaine de la science fiction avec cette essence (mais je sais que d'autres y parviennent avec succès, y compris dans des puissances supérieures). Il y a toujours la solution de ligaturer quelques endroits critiques avec du lin renforcé à l'epoxy mais l'esthétique en pâtit toujours un peu... Désolé de ne pas trop faire avancer le shmilblic ...