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Vuillem

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  1. C'est intéressant ces documents. Sur le premier, il semble que le fût a été coupé ?
  2. Et si le projectile traverse déjà une partie du corps de part et part, un membre par exemple, n’a-t-on pas intérêt à le tronçonner pour retirer la pointe pour ensuite extraire le fût? Non, je ne vois pas comment. Je précise que pris séparément les deux "métaux" en question sont en fait deux alliages : d'un côté un alliage fer+carbone, de l'autre un alliage cuivre + étain (+zinc). Le placage observé n'est pas à proprement parler un alliage. Seule les surfaces de contact entre le ferreux et le cuivreux sont liées. Ceci ne peut se faire que dans des conditions de température ou de pression spécifiques qui n'existent pas à l'état naturel (sauf volcan...). La juxtaposition à température ambiante de ces deux alliages ne suffirait pas à les rendre solidaires.
  3. Je ne suis vraiment pas spécialiste du sujet. Mais, existe-t'il des techniques d'extractions qui consistent à pousser le projectile dans le sens de la pénétration pour le faire ressortir (par une perforation de sortie) ? Cela reste malheureusement une hypothèse difficilement vérifiable.
  4. Brutus, C'est actuellement Etienne Lallau, le RO médiéviste du SADY, qui est en charge de la reprise de l'étude. JMC, Dès que j'ai un peu de temps, je t'envoi des données détaillées. LoG, Pour les traces biologiques, les conditions de conservation sont trop médiocres pour espérer en trouver. Il aurait fallu un milieu humide anaérobie et que des éléments organiques soient présent en quantité suffisante sur les projectiles. Toutefois, un des exemplaires présente les restes d'un fut en bois qui semble avoir été coupé proprement. Il est possible que celui-ci est été extrait d'une blessure, mais rien n'est sûr. Pour le métal cuivreux, seule une action thermique a permi l'association avec le fer. A l'origine, c'est deux métaux (alliages, si on veut être précis) étaient chimiquement liés.
  5. Les pièces de traits ont effectivement été exhumées dans des structures en creux qui ont servi de dépotoirs durant le XVe s. Difficile de dire qui a vidangé le château : les anglo-bourguignons en le prenant ou les français en le récupérant. La datation due l'étude de la céramique appuie plutôt la seconde hypothèse. Monsieur a de l'humour :06: ! Pas de monographie pour l'instant. Une publication grand public pour la fin de l'année (on croise les doigts). Entre nous, la reprise de l'étude du château de la Madeleine est un exercice particulièrement compliqué. Ce n'est plus une priorité du Service, les données sont parfois particulièrement difficile à raccorder et nous n'avons toujours pas l'étude finale de la céramique. Très attendue, celle-ci permettra, en cascade, de reprendre les études du reste du mobilier.
  6. En fait, on ne sait pas exactement si ces projectiles sont stockés dans le château ou si ils ont été utilisés par des assaillants.
  7. Bonjour, Je suis le principal auteur de cet article. Je répondrais volontier à toutes vos questions dans quelques heures, mais je dois m'absenter pour l'instant. Voici un lien vers l'article complet publié dans la RAIF. Vous y trouverez plus d'informations que sur le site web du SADY : https://www.academia.edu/5256133/Une_collection_atypique_de_fers_de_trait_au_chateau_de_Chevreuse_Yvelines_approche_archeologique_interdisciplinaire Bien à tous, Nicolas Girault
  8. Bonjour, Le premier article vient de sortir, chose promise, chose due : Merci de cité la référence : PAIN (S.), GIRAULT (N.), DORIDOT (A.),« Un métal peut en cacher un autre ! Restauration et étude d’un ensemble de carreaux d’arbalète en en fer et alliages cuivreux », Actualité de la conservation-restauration en archéologie et recherches en cours, Bilans et retours sur expérience, Actes des XXIVeme journées des restaurateurs en archéologie, Conservation-restauration des biens culturels, Cahiers Tecnhiques n°18, ARAAFU, Paris, 2010, p.11-15 N'hésitez pas à ma faire part de vos commentaires, remarques, critiques, etc... J'ai remarqué qu'à la mise en page les échelles de la figure 3 ont disparu. Je peux fournir des infos complémentaires à ce sujet, sur demande. Un autre article sera publié d'ici 2 ans, reprenant l'ensemble des données métrologiques et archéométriques. L'étude d'une vingtaine de pièces de bois présentes dans les douilles sera alors détaillées (essences, traces d'outils, etc...).
  9. Chouette, je vais voir avec le responsable de la fouille. Je ne pensais pas qu'il en avait trouvé.
  10. Comme nos travaux n'ont pas encore été publié, je dois attendre d'avoir l'autorisation pour vous montrer quelques photos. Dès que c'est possible, j'en poste une ou deux ici.
  11. C'est bien un plaquage de métal à base de cuivre et non juste des oxydes de fer. On a observé dans les deux cas des éléments métalliques, et on a pu caractériser avec le microscope électronique à balayage couplé à l'EDS que le métal était un alliage qui recouvrait de part et d'autre le fer de la pointe.
  12. C'est justement ce qui m'intéresse, le point de contact entre fer et cuivre, surtout si c'est à l'échelle atomique. Il faut bien que ça accroche d'une manière ou d'une autre.
  13. Sur les sels métalliques qui protègent les matériaux organiques, je n'ai pas grand chose à part des exemples d'éléments conservés par les objets métalliques associés. En fait, je ne connais pas de cas où les sels métalliques sont spécifiquement utilisés pour protéger. C'est juste que c'est un phénomène qu'on fini toujours pas observer ou au moins entendre parlé quand on s'intéresse au période où on fait usage de métal. Pour JMC, ce n'est pas si mal à mon avis. Le plus à droite ressemble assez bien à ce que j'imaginais en travaillant sur ces fers de trait. Apparemment seules les douilles ont pris le bronze. Est-ce que c'est lié au fait que tu n'as pas plongé la pointe dans le creuset ? Sinon, je pense, comme je te l'avais mis par mail, que c'est aussi lié à l'épaisseur du métal. Il doit y avoir une température assez élevée qui est plus propice à la formation d'un alliage "bronze/fer". Ma collègue me demande si le métal ainsi déposé tient bien mécaniquement sur le fer. J'imagine que oui, si tu arrives à poncer et polir sans que ça s'enlève.
  14. Merci pour la correction Les travaux de JMC montrent bien la puissance que développent les arbalètes. Est-ce bien nécessaire de vouloir améliorer la pénétration des viretons ? Ceci dit, ce n'est pas une hypothèse à exclure. On peut d'ailleurs imaginer que ce plaquage de bronze regroupe un faisceau d'intérêts (collage, brasure des la douille, pénétration meilleure, etc...) qui fait de ces traits polymétalliques des munitions de meilleurs qualités. Je pense que c'est une bonne démarche que d'avoir ça à l'esprit et de se poser la question en ces termes. Oui c'est sûr que c'est un alliage. Les analyses au MEB ont montré la présence d'étain et/ou de zinc en fonction des cas, intriqué avec le cuivre. Ce ne peut donc pas être obtenu par dépôt électrochimique. On y a pensé un moment au début. Sauf qu'on s'est aperçu que certains fers de trait présentaient encore des traces de métal non corrodés. En outre, la cartographie au MEB a bien montré une répartition du métal cuivreux sur la totalité de la surface du fer, dans la douille, sur le bord de la douille, sur l'extérieur de la douille et à la base de la pointe. Par contre, l'objectif pourrait être le même : protéger la colle et le bois d'une dégradation. Au passage, si les anglais ne voient pas l'intérêt du sulfate de cuivre dans la colle, c'est un peu dommage. En effet, les processus de préservation des matériaux organiques par les sels métalliques est un phénomène connu en archéologie (boucle de ceinture, passe-lacet, etc...). As-tu une publication à me conseiller à ce sujet ? les chercheurs anglais qui nous ont contacter pensent que la brasure est plus rapide à faire que la soudure à la forge. Je reviens juste sur le contexte de l'étude. Je ne suis pas spécialiste des armes de trait ni archer ou versé dans l'art de l'arbalète. J'ai un peu bosser sur l'armure médiévale, et sur le mobilier en fer des XIIIeme-XVeme siècle. La coeur de ma recherche est d'ailleurs plutôt la métallurgie du fer en bas-fourneau. Ceci dit, en découvrant cette collection, je me suis dit qu'on ne pouvait pas passer à côté. Cela explique pourquoi on se tourne aussi vers des spécialistes et des passionnés comme vous. Et je tiens particulièrement à vous remercier de nous aider à faire avancer la question.
  15. Pas de soucis . Pour info, une petite synthèse de notre travail a été publié dans les bulletins du BROMEC (Bulletin of Research on MEtal Conservation) n°29 en août 2009. Par contre, je ne suis pas sûr que ce soit très accessibles en ligne.
  16. Bonjour à tous, je suis Nicolas Girault (pas D, Fabrice), je fais parti de l'équipe qui a étudié cette collection. Mes deux autres camarades sont Sylvia Païn du service archéologique des Yvelines, restauratrice, et Aurore Doridot, doctorante à l'université de Paris 1, spécialiste des objets à base cuivre au Moyen Age qui a gérer en grande partie la dimension analytique en laboratoire. Pour corriger et donner quelques détails : Ces fers de trait, dont quelques pointes de flèches, ont été trouvées essentiellement en position secondaire (pas là où on les attend) dans la base d'une tour associés à du matériel du XVeme siècle (et pas dans les douves, qui au passage n'ont jamais été fouillées) et dans un niveau remanié et réoccupé au XVIeme siècle par les troupes de la Ligue. Ils étaient tellement corrodés que ces carreaux ne présentaient aucune trace d'alliage à base de cuivre (bronze et laiton) au moment de leur découverte. Pour répondre à la question sur la corrosion, bien que le fer "parte" en premier, l'alliage cuivreux fini aussi par se corroder quand le fer est totalement minéralisé. Dans certains cas, des vestiges métalliques ont été découverts sous les produits de corrosions du fer qui ont migré en surface des carreaux. La plupart du temps, avant restauration, c'est la présence très discrète de produits de corrosions verdâtres qui a permis de détecter ce plaquage. Souvent, il ne reste plus du tout de métal conservé, on ne retrouve que ces produits verts intriqués dans la corrosion du fer. Il a donc était difficile d'identifier l'emprise exacte des plaquages sur les carreaux. Aucun exemplaire ne présente de trace de plaquage sur la pointe, cela ne veut pas dire que cela n'a pas été pratiqué. Les traces les plus proches de l'extrémité se situent au démarrage de la pointe après l'inflexion. On n'a réussi à caractériser ce plaquage uniquement en réalisant des coupes dans deux échantillons. Avec ces derniers, on a fait une cartographie des éléments chimiques grâce à un microscope électronique à balayage couplé à un EDS (permet la mesure quantitative des éléments chimiques). Ce fut long, mais on a réussi a montré que le métal devait se répartir au moins sur la totalité de la surface de la douille (intérieur et extérieur) et jusqu'à la base de la pointe. On ne préfère pas utiliser le terme de bronzage pour désigner cette pratique, le bronzage étant plutôt un traitement electro-chimique alors que là c'est clairement (même si je n'ai pas détaillé) thermo-chimique. Dernière remarque, une autre collection du même type a été découvert au château de Clisson (44) par Jocelyn Martineau (INRAP) et a été publié dans un Histoire et Images Médiévales (je ne sais plus lequel). Ce sont les deux seules trouvailles françaises de ce type. La thèse de V. Serdon que vous connaissez certainement ne parle pas du tout de cette pratique, sachant qu'elle a vu près de 3000 individus. Ceci dit, si les collections observés n'ont pas été restaurées, il est difficile de dire si certains individus ont été plaqué d'alliage à base de cuivre. Concernant les usages, de nombreuses hypothèses ont été soulevée, et on n'a pas vraiment réussi à trancher. Les anglais ont le même soucis, sauf que les chercheurs que nous avons réussi à contacter nous disent que les pointes de flèches sont forgées en deux parties qui sont ensuite soudées. Ils pensent que cela pourrait correspondre à une brasure, plus économique que la soudure. Mais, apparemment ils ont aussi des plaquages sur des pointes qui sont d'une pièce et ils tombent dans les mêmes réflexions que nous : Décors ayant un rôle social, technique ? Brasure pour fermer la douille ? Protection contre la corrosion ? Poison (avec les oxydes de cuivre) ? Masquer la brillance du fer (idée anglaise...) ? Boucher les fissures éventuelles du fer ? La présence dans la douille pourrait aider à la fixation sur le bois ? Bref, ça touche à la technique ou au social. La production de carreaux d'arbalète au XVeme siècle est assez industrielle, on est en pleine Guerre de Cent Ans (à Chevreuse et à Clisson). On sait que les commandes se font par centaines voir par milliers. On imagine pas le forgeron perdre un temps fou à produire des carreaux décorés, surtout pour qu'ils finissent dans la tronche de ceux d'en face. D'ailleurs, je suis assez surpris par ce que les Anglais nous dise. Je ne pensais pas que certains fer de trait pouvaient être fait en deux parties soudées. Si vous avez des exemples, je suis intéressé. Sans remettre en question leur parole, je me permets d'émettre un doute sur cette interprétation. Quoi qu'il en soit, le test présenté ici montre que l'hypothèse que nous avions faite lors de l'étude consistant à faire plonger le fer de trait dans un bronze en fusion semble être valide. Comme le dit Fabrice, je pense qu'il faut maintenant développé un protocole d'étude scientifique. Et apparemment, il sera possible de faire de l'analyse au MEB sur des exemplaires expérimentaux. J'insiste aussi sur le fait que ce n'est pas parce qu'on arrive à le faire comme ça, que c'est comme ça que c'était fait. C'est une hypothèse probable. Les premières réflexions qui me viennent au regard de ces résultats sont les suivantes : Le métal sort noir, sans éclat. Faut-il imaginer une autre étape de décapage dans la chaîne opératoire ? En effet, si on postule que le travail doit être fait rapidement pour produire en série, ajouter une étape complique le travail (plus de temps/homme, etc...). Dans ce cas, on peut se demander si il existe cette étape de mis au propre du plaquage, si elle a une utilité. Si oui, on est probablement plus dans approche esthétique de l'objet. Si non, il faut aller chercher plutôt dans la dimension technique.
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