Eirikr

Oui, le principe des composites étant d'associer une résine dure mais cassante (époxy) avec une fibre souple (verre, carbone...) - ici respectivement la colophane et les fibres du bois !

Je suis tombé sur une méthode traditionnelle scandinave servant à renforcer le bois (en flexion), attestée pour les skis mais utilisable aussi pour les arcs. L'idée est d'imbiber le ventre de l'arc de résine pour améliorer ses qualités de compression, en simulant les propriétés (forte concentration de résine notamment) du bois de compression de conifères. L'application à des arcs permet apparemment un gain de puissance de l'ordre de 15%. Le principe général : mélanger à chaud 50-50 résine de conifère (plus ou moins fraîche) et térébenthine, chauffer une zone du ventre de l'arc, appliquer la résine, chauffer encore, passer à la zone suivante, et répéter tous les qq jours tant que le bois boit. En détail, j'essaye une traduction du post original (en norvégien) de Daniel Taralrud: En bref, ça a commencé en discutant avec mon grand-père et un vieux copain à lui. Ils ont tous les deux 90 ans bien passés, et on parle d'un temps où ils étaient jeunes et fabriquaient des skis en bois. Pour durcir la semelle du ski ils utilisaient une technique appelée mælming. J'ai pensé que ça serait sûrement intéressant à tester aussi sur des arcs, et ça fonctionne super bien ! Le processus est le suivant: Il faut récolter de la résine, ce quelque conifère que ce soit. J'utilise un petit bocal en verre avec couvercle pour ça, et je mélange 50/50 de résine et de térébenthine. Je mets ce mélange (toujours avec couvercle) au bain-marie. J'ouvre pour mélanger de temps en temps, et quand la consistance est sirupeuse, c'est prêt. Quand le mélange est prêt, je baisse la plaque chauffante au minimum et maintient au chaud le bocal dans le bain-marie. Pendant ce temps je chauffe le ventre de l'arc (à la décapeuse thermique). Je préfère faire ça d'un peu plus loin et y passer un peu plus de temps. Quand en environ 4-5 minutes sur une zone j'obtiens une bonne odeur et une belle couleur (brun clair), je bouge la décapeuse plus loin. (en pratique j'ai tout utilisé, des braises d'un feu de camp éteint à des plaques électriques pour le chauffage du bois, du moment que c'est assez chaud et que ça ne brûle ça marche bien). Quand tout l'arc a été traité, je chauffe à nouveau les 30 premiers centimètres en environ 1-2 min. Tant que c'est encore chaud, j'applique le mélange résineux. Puis je chauffe les 30cm suivants, j'applique la résine, etc. jusqu'à ce que l'arc entier soit tartiné. Quand l'arc entier a été traité, je chauffe à nouveau tout l'arc avec le mélange résineux (30cm à la fois). Après ça je laisse l'arc reposer un jour (ou plus). La fois suivante quand je reprends l'arc je chauffe 30cm, j'applique la résine, je chauffe les 30cm suivants, etc. Je répète tout ça 2 à 4 fois, au-delà ça ne me semble plus avoir le moindre effet. J'ai une théorie sur comment ça fonctionne: les conifères augmentent leur résistance à la compression avec leur concentration en résine (le "bois de compression" en est un bon exemple). Avec un mélange 50/50 de résine et de térébenthine, on fait pénétrer la résine dans le bois. La térébenthine s'évapore ensuite, et ne laisse derrière elle que de la résine (colophane). De cette façon on ajoute à du bois de feuillus exactement ce qui rend les bois de résineux bons en compression. J'ai testé ça sur la majorité des essences qu'on trouve en Norvège et en Suède, et il semble que ça ait un effet dans tous les cas. Mais pour certaines plus que pour d'autres. Le frêne, l'orme, le saule, le noisetier et le merisier (à grappes) semblent être les essences pour lesquelles ça fonctionne le mieux. Le lilas et le cytise réagissent le moins. Quelques remarques, il faut faire attention à ne pas trop chauffer la résine, sinon outre que c'est moche ça pénètre mal, bref il faut un sirop "mielleux" et pas des grumeaux noirs. Théoriquement on peut faire pénétrer la résine à chaud sans solvant, ou avec solvant à froid, mais c'est plus facile de combiner chaleur et solvant. Et on peut aussi directement dissoudre de la colophane du commerce dans la térébenthine plutôt que de récolter de la résine. À vos réchauds !

Robin tu avais ma traduction pourtant pas besoin de repasser par la moulinette 😉 Je te rejoins sur la présence d'arcs composites en Europe, plutôt méridionale pour les arcs "à main" (archers romains notamment), et dans toute l'Europe pour ce qui est des arcs d'arbalètes - la colle n'aime certes pas l'humidité mais c'est aussi pour ça qu'on prend soin de ces arcs, notamment en leur ajoutant une couche de protection contre les éléments (cuir, écorce de bouleau...), y compris dans les régions méridionales (et pas forcément beaucoup plus sèches) comme les arcs hongrois.

De ce que je sais le problème vient souvent du fait de vouloir appliquer "à moitié" des méthodes traditionnelles en mélangeant avec des moyens modernes (comment casser un selfbow en lui montant une corde en fastflight). Les cordes synthétiques ont à ce que j'en sais des méthodes de tressage / commettage, nouage et épissure différentes des cordes en matériaux naturels, notamment parce que le frottement des fibres est beaucoup plus faible. Le Dacron étant fait de fibres beaucoup plus lisses qu'une corde en chavre par ex. ce n'est pas forcément étonnant que l'épissure à 3 brins sont inadaptée et glisse.

Longbow puissant comment ? Je ne saurais pas en dire beaucoup sans savoir où et comment l'épissure a cassé, quelle était la corde etc.). Normalement l'affaiblissement d'une corde par une épissure est très faible (bien plus solide qu'un nœud)...

Merci pour la vidéo, ça correspond assez bien à ce que je constate, le "ventre" causé par la flexion de la flèche éjecte la flèche à gauche en sortie de fenêtre, on est dans un cas extrême par rapport à un contournement d'arc normal... Même si j'ai toujours un peu de mal à comprendre la En tout cas pas de vol en crabe à ce que j'ai pu constater, avec un tel FOC et un empennage assez grand et hélicoïdal, c'est comme jouer aux fléchettes la stabilité en vol est très bonne et à l'impact les fûts sont bien dans l'axe. (d'un point de vue pratique la solution est tout simplement de passer à des fûts beaucoup plus raides, mais je n'aime pas ne pas comprendre les phénomènes auxquels je suis confronté !)

Je me présente, je tire (quasi jamais en club) depuis une petite dizaine d'année, toujours en longbow, actuellement avec Łukbis Vigo de 48# et avec une réplique d'arc viking en if faite par L'Atelier Légend'R. Comme le matos le suggère je m'intéresse surtout à l'archerie historique européenne, de guerre et de chasse - et j'essaye d'expérimenter dans la mesure du possible d'adapter la pratique aux preuves historiques plutôt que l'inverse, même si ça m'oblige à renoncer au "confort moderne" et à tirer dans le jaune... J'ai par exemple publié des articles de blog sur les arcs et les techniques de tir "viking" si ça intéresse des gens 🙂 https://hug-renning.blogspot.com/2023/04/a-few-points-about-norse-bows.html https://hug-renning.blogspot.com/2023/07/a-few-points-about-norse-archery.html

Bonjour à tous, Je coince face à une problème que me posent mes flèches par rapport à mes connaissances sur le sujet... Je tire en droitier avec un longbow sans fenêtre et des flèches en bois, et j'expérimente en ce moment le tir avec des FOC extrêmes (pointes jusqu'à 400gr) pour simuler le comportement de flèches de chasses médiévales avec des pointes très massives. J'utilise un adaptateur vissé sur mes fûts, du coup j'ai les mêmes flèches tantôt avec une pointe normale (125gr), correctement spinées pour mon arc (50#), et tantôt avec une pointe plus longue de 3 bons cm et plus lourde. À ma connaissance allonger la flèche et augmenter le poids de la pointe ont tous les deux pour effet d'augmenter le spine (flèche plus souple), donc en tirant en droitier je devrais avoir les flèches qui partent trop à droite.... mais non, ça part à gauche ! Avec les pointes lourdes en tirant à 15m je dois viser presque 20cm à droite pour tirer au centre ! Quelqu'un saurait m'expliquer ce qui se passe ?? Merci !