farfadouille

ensuite, avec quoi on taille: percuteur dur:pierre longue et mince, mais moi je préfère utiliser un plomb d'équilibrage de roue de voiture de 70g, la pointe est souvent utile pour venir à bout des zones récalcitrantes. Le verre est tenu sur le genou, soit horizontalement soit en oblique, ou presque verticalement. Percuteur tendre pour les finitions: un petit bois de cerf, ou le bout d'une corne tenu par le petit bout. On émousse les bords tranchants avec un morceau de pierre ou le bord du plomb, pour obtenir des éclats longs (ça s'appelle égriser). Retouche à la pression. On utilise un morceau de bois de trente centimètres de long, avec une tige de cuivre (j'ai pris une tige de clé en laiton) fixée au bout, on travaille en mettant la base du morceau de bois dans l'aine droite, et on appuie fermement le cuivre sur le verre tenu dans la main protégée par un cuir, calée contre le genou gauche. Puis on serre les jambes, et clac. C'est ainsi qu'on rectifie les dernières zones ayant échappé au percuteur et qu'on taille les petits spicules qui rendent la pointe de flèche particulièrement dangereuse Ne pas oublier de se protéger le genou des éclats de verre, des lunettes de protection ne sont pas de trop. Pour les mains, il faudrait, mais je trouve que le port de gants est plus gênant qu'autre chose.

Il y a quelques années j'ai fait un stage de taille du silex chez Bernard GINELLI aux Eyzies de Tayac en Dordogne. Mais comme le silex est rare à Nimes, je m'entraîne avec du verre qui a des propriétés similaires En toute modestie je vais essayer de vous faire partager le peu que je sais, notamment la manière de transformer un cul de bouteille en une pointe de flèche utilisable à la chasse. Je ne suis pas chasseur, mais ceux qui ont essayé le silex au bout de leurs flèches disent que le bord tranchant de ce matériau le rend au moins aussi vulnérant sinon mortel que les lames acier. DES LORS IL FAUT AVOIR EN TÊTE EN PERMANENCE QUE LES ÉCLATS DE VERRE... SONT TRÈS TRÈS TRANCHANTS

définition italienne du dixième de seconde: le temps écoulé entre le moment où le feu est vert et celui où vous vous faites klaxonner...

C'est le maître mot en toutes choses. Plaisir de découvrir, d'expérimenter, de faire des erreurs et de les comprendre pour avancer, tomber, se relever pour aller plus loin. avoir envie, surtout continuer à avoir envie, écouter les autres, ou parfois savoir ne pas les écouter, et laisser tomber sans remords quand le plaisir n'est plus là. Pour prendre du plaisir ailleurs. Mais toujours du plaisir.

Je me retrouve assez bien dans cette philosophie ça fait du bien de régresser, (c'est ce que diront certaines personnes qui ne partagent pas notre philosophie) mais en même temps de grandir en devenant de plus en plus compétent et autonome dans les arts primitifs, ceux qui permettraient de survivre dans une jungle hostile. La civilisation est confortable, mais au bout du compte c'est un leurre, un biberon, comme tu le dis

Toute démarche artistique est le point de rencontre entre une sensibilité et une technique, comme toute religion est le point de contact entre la foi et inhérente à l'esprit humain et un dogme qui est censé la canaliser (parfois trop, d'ailleurs) La facture d'arc est un art. La foi, c'est de fabriquer le meilleur arc compte tenu du bois. Monoxyle, lamellé FDV, peu importe. Mais dans une démarche de communication et d'échange. Le dogme, c'est rester farouchement attaché à une forme d'arc (comme les poulies) et de considérer les autres comme des farfelus. On pourrait dire que nous sommes des peintres qui échangent sur leur technique du pinceau, certains ont plus d’expérience sur une technique, d'autres vendent leurs toiles, mais chacun arrive avec ses questions et ses réponses et apporte quelque chose à tous. Fais comme ci, attention, ne fais pas comme ça. Et c'est ça que j'aime sur ce forum. Quand je suis arrivé avec mes idées farfelues, on m'a laissé faire et même guidé, et maintenant, j'ai une forme d'expérience qui fait que je ne prends plus le bois de la même manière et que j'ai acquis avec le savoir faire une forme d'humilité (merci, Corbeau en particulier, mais aussi Pedro) Je vais bientôt m'intéresser au lamellé (cornouiller-bambou, teck-bambou, frêne-canne de provence, ou frêne-chêne, micocoulier-buis...), mais le culte monoxylitique a tellement de prières différentes (St Snaky, St Trou-au-milieu) et tellement d'essences différentes que c'est quelque chose d'infini. Personnellement, je reviendrai toujours au monoxylisme, quitte à passer ensuite au lamellé (ce que je vais faire avec un cornouiller que je vais renforcer de bambou). Ce sont deux philosophies différentes, mais tellement complémentaires. Derrière ma motivation sur la facture d'arc, il y a une idée qui m'obsède un peu: celle d'un orage solaire qu priverait la planète de toute forme de communication, internet, téléphone ou autres. Que resterait-il de la civilisation et il faudrait sans doute trouver les moyens de chasser et de se défendre, et là, l'archerie serait un art fort utile. D'où ma recherche de fabrication d'arcs Poubelle AOC, comme mon rotin à trous. Mais c'est ma névrose personnelle...

Personnellement, j'ai découvert des choses du domaine du psychologique en faisant mon premier arc en frêne de manche d'outil. Comme si l’équilibrage de ces deux branches m'aidait à faire le point entre ma tendance brouillonne et mon envie de faire les choses correctement. Le yin et le yang, en quelque sorte. Une alchimie intérieure. Ce n'est pas le fait de réaliser quelque chose de ses mains (je ne suis pas maladroit, et je touche un peu à tout) mais là, il y a quelque chose que j'ai encore du mal à comprendre, comme trouver la clé d'une énigme, trouver l'arc qui est enfermé dans le bout de bois, comme un fossile dans sa gangue. Si tu y vas trop fort, tu casses tout. C'est comme tailler un silex, si tu ne comprends pas les lignes de la pierre, tu vas le casser, su tu oublies de gratter le bord, ton éclat ne va pas filer comme tu veux. Comme disaient Corbeau et Le paresseux, il y a là un monde, qu'une vie ne suffirait pas à explorer, et dont la pratique a quelque chose à voir avec la méditation. "Tout acte est prière dès qu'il est don de soi" ST Exupéry

merci, et zut, pour une fois que j'avais un beau morceau d'orme... après tous mes essais sur des bois limite (moi aussi je suis joueur) Sinon, hier, deuxième billette cette fois d'acacia... vrillée C'était la journée des hélices

un chameau croise un dromadaire - ça bosse? - ça bosse, ça bosse...

j'ai attaqué une belle billette d'orme récupérée dans le lit d'un fleuve suite à une crue. La moitié du bois étant apparemment attaqué, je l'ai voulu la fendre et là, ô surprise: que fait on dans ces cas là?????

définitivement fraxinus. Ben, je ne l'avais pas reconnu, celui-là!

Je crois que je vais arrêter là. et le raccourcir pour en faire un arc d'arbalète. Je vais recycler mes poupées que j'ai effectivement collées comme un pataras (cong). Mais avant de le scier je vais lui faire une petite cérémonie d'adieu: c'est lui qui m'a donné ma première joie de réussir un tillering, (sous votre houlette diligente et attentive) et c'est moi qui l'ai abîmé avec mon deuxième coup de vapeur. Mais non, je ne suis pas animiste, qui a dit une chose pareille? (objets inanimés avez vous donc une âme, qui rencontre notre âme et la force d'aimer)

dommage, j'avais fait un joli grip en cuir et liège

La fissure, enfin l'arrachage de cernes en gros plan. J'avais essayé de recoller à l'araldite, mais ça n'a pas suffi. Au passage ma bidouille pour faire des boucles que je puisse défaire rapidement: un bout de bois dedans.

bon, voilà l'aspect actuel du bestiau Problème, gros problème. Mon reflex a disparu d'un côté en le tendant, avec une grosse fissure sur le ventre, à l’endroit où les fibres s'étaient arrachées quand je l'avais mis sur forme après mon malencontreux deuxième formage vapeur. Deuxième problème, il ne fait que 15#

désolé Seregon, j'avais pas mis mes lunettes. Merci à toi

en les regardant aujourd'hui, je les trouve franchement massives, qu'en pensez vous? Je démonte et j'affine le noyer, je ponce le bout de l'arc?

Ce n'est pas loin de chez moi, j'y retourne demain et je te tiens au courant

On dirait, oui.

Merci pour vos réponses Les frênes sont en effet bien avancés ici, et il y en a plein autour, mais je ne pensais pas que ça en soit un. Micocoulier? Il y en a plein aussi mais je ne reconnaissais pas la forme générale de l'arbre. Voici les bourgeons, ça ressemble bigrement à la photo de Corbeau On verra les feuilles la semaine prochaine. Merci encore.

et profil il me reste à les affiner un brin :

voilà mes poupées après collage : face

au Roy René tu as Didier et Corinne Duguet. Je peux te donner leurs coordonnées par MP si tu ne les as pas.

va au magasin Spirit archerie à St martin de Crau, et demande à Audrey Kiener, elle pourra peut-être te renseigner Il y a pas mal de parcours nature entre Nimes et Marseille, notamment celui d'Orgon (mais ça fait quelques km à faire), ou celui de Rognes au dessus d'aix, près du Puy ste réparade

Je me revois dans la seconde fatale. Je l'ai tendu à 14" sur ma barre de tillering, et puis mon démon m'a travaillé "et si je tirais jusqu'à 16" m'a t'il dit, et là, sans prévenir, bing !! Eh oui, ce qui me fait râler, c'est que j'aurais pu y arriver... Enfin, ça vaut mieux que se l'être pris sur la figure. Ma femme a fait un bond, elle me voyait déjà borgne.