ZOL

Oui, il s'agit bien de ce Lucas là. Veux-tu que je prenne des photos ?

Un conseil totor ... avec le rotin, évite absolument un arc déflexe (tu vois ce que je veux dire ?) préfère un arc à double courbure, tu chauffe le rotin sur le gaz de la cuisinière ( si elle n'est pas électrique) et tu pourras former l'arc facilement sans risque de casse. Pour la taille, peu importe, même à grande allonge le rotin est une herbe incassable. Recherche seulement le confort de tir.

J'ai douze osages dans le sud de la Corrèze, plantés il y a quatre ans, le plus grand mesure un mètre et le tronc est gros comme mon pouce. Un jardinier passionné d'archerie (Serge Armengau) m'avait filé les plants d'un an qu'il avait obtenus à partir des graines prélevées sur les fruits. Salut Alfonso ! Comment vas-tu ? Félicitation pour ton français écrit, je rêve de savoir faire la même chose en espagnol. On se verra à Renteria ?

Ah ! Magyar = hongrois ? Je comprends mieux. Tox, j'ai pas mal pratiqué chez Mercorne et Cornely. Le gars de Cornely est extrêmement compréhensif et sympa au point qu'il essaie de me faire venir des cornes très longues et pas larges d'Inde au lieu de celles plus courtes et larges d'Asie du sud-est. Il s'intéresse vraiment à ce que je fais de ses cornes et j'y vois un intérêt évident pour les commandes à venir. Par ailleurs il se peut que je récupère un de ces jours des fanons de baleine d'une vieille fabrique de parapluie, quelqu'un a-t-il des tuyaux :blink: sur la qualité de cette matière ? :37:

Et pour finir, ce ne sont pas des bananes mais les poignées en buis. Dès demain je commence les assemblages, avant le 15 mars je renforce tous les nouveaux arcs. je vous présenterai la fabrication pas à pas.

Les pointes de cornes : rien ne se perd.

je me suis bien amusé à préparer cela par -5°C !

Préparation des lames.

Che coï lo Magyar ? Je rentre le mon atelier( bis) en province où j'ai préparé le matériel pour quelques arcs à venir . Pedro, tu vas pouvoir voir ton arc en morceaux...

Il y a encore d'autres photos, mais j'arrête là, ce serait l'indigestion... Je retourne les palper et cette nuit je dors avec (si Marion veut bien).

Il y a aussi un arc de Lucas et cet arc coréen, mais en comparaison, ça ne fait pas le poids.

détail d'une branche.

La poignée pour fini.

dernières photos de celui-ci.

Voilà quelques détails du même ( c'est un turc de grande valeur qui daterait du dix septième).

Attends ! Ce n'est pas fini ...

Un autre.

le même...

At Hoang, collectionneur d'arcs m'a prêté une partie de sa collection pour la photographier, je ne voulais pas prendre la responsabilité de les emporter mais maintenant que c'est fait, il faut reconnaître que ça fait très bien dans mon salon. Comme je les garde un ou deux mois, vous pourrez me demander les précisions et les photos que vous voudrez et pour ceux qui ne sont pas loin de Paris, on peut prévoir un rendez-vous dans mon école un vendredi en fin d'après midi pour prendre les mesures ou juste pour le plaisir de tripoter (avec déférence !) de l'arc turc du dix-septième siècle.

Sur les arcs composites asiatiques, les lames de cornes sont en butée l'une contre l'autre mais la poignée en bois est collée sur le dos, par du côté de la corne, c'est peut-être qu'ils ont connu le même problème ...

Extrêmement intéressant ! Merci Alpha.

La poignée est bien collée contre la lame de bois. Les lames de cornes ne se rejoignent pas dessous, mais elles viennent buter contre le buis. J'ai essayé plusieurs fois le collage par dessus les lames de corne, et je ne suis jamais parvenu à une résistance durable, la compression est trop forte et aucune colle que j'ai pu essayer ne supporte la contrainte il faudrait, sinon, envisager la pose de chevilles qui atténueraient l'effort ... beurk.

L'inspection nous a mis des bâtons dans les roues pendant six mois. Ce n'est que depuis le mois de d'octobre dernier que je suis autorisé à permettre aux enfants d'essayer le matériel qu'ils fabriquent. J'espère que cette fois c'est définitif, il aura fallu les lettres des enfants, celles des parents et beaucoup de pression de ma part pour qu'un brave type coincé dans un bureau de l'inspection académique envoie un simple mail permissif.

Ah, J'oublie ! les deux arcs n'ont pas la même longueur. Celui en bubinga doit approcher de 1,20 mètre et celui en osage est un peu plus long, peut-être un mètre trente...

Oh là là ! Il y a trop de questions en même temps ... Je voudrais vous dire tout mais en peu de temps ! Le tendon va rester évidemment sur tout l'arc Pierrot, je ne comprends pas bien ce que tu veux dire. La prochaine phase, dans une quinzaine de jours, c'est le ponçage au papier abrasif gros, très peu, moyen plus longtemps, et fin, un bon moment. Il n'y aura plus d'aspérité au toucher. Pour voir l'équilibre avec une fausse corde, il faudra effectivement l'attacher solidement sur la planche à équilibrer : si j'ai besoin d'aide j'ai quand même vingt-cinq gamins dans la classe. Si le déséquilibre est à peine visible, je force sur la lame la plus raide en tenant la poignée dans la main gauche, le siyah dans la main droite et en faisant levier contre le genou. Si le déséquilibre est léger, je monte la lame la plus raide en température ( gaz)avec l'arc encordé (en tout cas en tension). mais j'aime pas trop faire ça, car la lame perd du réflexe. Si le déséquilibre se voit vraiment, je remets une couche de tendon sur la lame la plus faible, c'est la technique que je préfère, elle est plus longue mais plus sûre et raisonnable que la seconde.