ZOL

Je ne savais pas quel serait l'effet d'un tel poids et l'incidence

de la taille de cette pièce rapportée sur le vol.

Nous fîmes un seul essai et il me hâte de réessayer une nouvelle fois

pour vérifier que nous n'avons pas rêvé.

Je crois que nous avons découvert (surtout moi, pour l'instant) un élément essentiel.

Comme les bâtons montent vers le ciel. Nous avons muni l'un de ces bâtons d'un poids très important

je ne l'ai pas pesé mais l'estime entre 50 et 100 grammes.

Voilà la chose.

Les vols sont magnifiques mais les bâtons montent en fin de course,

et on ne peut pas dire que leur vol soit horizontal... Mais enfin, on sent

qu'il y a de l'enthousiasme chez les lanceurs.

Pour Lagroht : il est quand même question d'autorisation accordée à un bénévole par

l'inspecteur d'académie après un stage de formation etc... Je préfère m'en tenir à ce que sont

fondamentalement les activités proposées aux enfants : la fabrication d'un outil technologique

avec des phases de finalisation. Donc rien à voir avec des activités à risques (a.p.s)et pas de

rapport avec la règlementation qui s'y rattache.

Pour ce qui est de ta phase désabusée, j'en sors lentement moi même et la cible est identique :

les enfants ne sont pas en cause bien au contraire, ce sont eux qui nous portent et nous permettent

de tenir le coup.

Pour tous :

Nous avons renouvelé quelques essais informels tout à l'heure.

Merci d'avance à tous deux...

Pas grave ... tout document enrichira nos connaissances !

J'ai lu attentivement, et ce n'est effectivement pas simple.

Cela le deviendra avec l'expérience.

Quelques essais discrets, en petit comité, ce soir, font présager que tout cela

est sans doute plus compliqué que prévu. Des bâtons un peu lourds ne planent

qu'à condition d'être jetés avec une rotation très rapide et à l'inverse, les pales

plus légères planent d'abord au ras du sol puis montent systématiquement vers le ciel.

Appel aux experts s'il en existe : peut-on alourdir certaines pales pour modifier leur

vol ? Peut-on maîtriser la rotation pour qu'elle influe sur le vol en sustentant la pale

sans l'envoyer dans les cieux ? Je sens qu'on va se creuser la tête lors des essais avec la classe...

Premières pales achevées...

Avec un peu de chance, j'espère pouvoir bientôt les faire essayer dans le gymnase, clôt et sécurisé, à l'abri des regards suspicieux ... mais les expériences passées me font toujours douter, cela devient une seconde nature.

Qu'importe, s'il survient encore une réticence, nous trouverons bien quelque chose d'autre à fabriquer et à lancer ...

Il y a nécessité de s'appliquer : l'erreur serait irréversible car nous utilisons là, exceptionnellement, une peinture acrylique. D'ailleurs je ne leur dis à aucun moment de s'appliquer : c'est évident pour chacun.

L'intérêt est aussi une situation riche qui amène les enfants à la parole et l'explicitation des gestes techniques : ils en ont assez peu l'occasion...

Les plus avancés passent ensuite au décor de leur pale.

Un petit groupe d'élèves qui reste à l'étude a l'habitude de me rejoindre en classe une fois les devoirs accomplis. Ceux-là sont en avance et leurs pales sont souvent achevées. Ils restent présents auprès des autres pour prodiguer des conseils divers. Bilal (sous pull rayé, photo précédente) se tient en retrait et observe, prêt à intervenir.

Marina (en rose) prend carrément les choses en main.

Hanna (en gris) en reste aux conseils avisés.

... Plus classique.

Ponçage peu académique.

On fait comme on peut ...

Fin de journée en fin de semaine ...

Bon, maintenant que la chose est dévoilée ... Allons plus loin.

Je n'aurais jamais envisagé une telle activité sans l'aide précieuse de ma hiérarchie qui m'a obligé à interrompre les essais du matériel d'archerie construit par les enfants. La connexion main-esprit étant à mon sens un préalable à l'équilibre psychique et facilitant l'accès au savoir pour un certain nombre d'enfants si ce n'est pour tous, je me suis senti forcé de trouver ce nouveau terrain pour redynamiser l'enthousiasme des élèves et leur plaisir de venir chaque jour à l'école.

Brutus n'est pas tout à fait le déclencheur, il n'est d'ailleurs pas encore au courant, mais il y a participé involontairement sans doute, de même que Serge d'Ignazio, ancien père d'élève et spécialiste du boomerang.

Je vous le fais court :

1)Fabrication par tracé et découpage d'un "quadripale" en carton. Un pliage effectué sur chaque pale permit à l'objet lancé dans un axe vertical, avec un mouvement rotatif, de tourner en volant et de décrire un arc de cercle avec retour vers le lanceur.

2) Interprétation du vol : que se passe-t-il ?

Hypothèse proposée par l'un des élèves(Ludovic): l'air ne passe pas de même façon d'un côté et de l'autre et il "porte" l'objet (qu'il soit remercié d'avoir utilisé ce terme si approprié ...).

3)Analyse des premiers essais infructueux de planeurs : les études de De Vinci jusqu'aux cerf-volants géants des frères Wright. Etude de la portance/ extrados et intrados des ailes d'avions...

4) Découverte des pales de jet préhistoriques, des lagopodons grecs, des bâtons de jet de la tombe de Toutankhamon, des pales en Amérique, en Afrique, en Australie, et désormais à Clamart.

Pedro, tu es fou !

Faut-il avoir l'esprit aussi torturé que cette pièce de bois pour s'y frotter.

Puissent les trous, les noeuds et autres perturbations épargner ton équilibre mental !

Nous attendons un avis de l'Inspection académique concernant nos activités. A savoir, s'il est reconnu qu'il s'agit de la fabrication d'un objet technique avec des phases de finalisation, ou bien si c'est considéré comme une simple activité sportive auquel cas, nous nous verrons contraints d'embaucher un titulaire du brevet d'état de tir à l'arc, même pour lancer des sagaies avec un propulseur... Sans commentaire.

Grave oubli de ma part : Merci à tous les enfants qui ont élaboré ce travail (texte, insertion des photos prises par eux mêmes, et placement de tous les éléments par copier-coller dans le forum). Intéressant travail d'utilisation des moyens informatiques, et ce n'est pas évident quand on a neuf ou dix ans...

A droite, je dirais que chez nous ce pourrait être frêne ou orme et celui de gauche (toujours d'après mes connaissances dans l'ancien monde) me ferait pencher pour aulne. N'y avait-il pas de feuilles sur le sol aux pieds des arbres ?

Oups, je n'avais pas assisté à un tir puissant à l'arbalète, mon intérêt partisan

s'étant arrêté au rebonds de la plupart des carreaux sur la cible...

Rentré plus que fourbu ... hébété (et sourd de l'oreille droite à cause de la corne de zébu dans laquelle

quelques déments n'ont cessé de venter tout au long du parcours). Le peloton avec lequel je me suis commis

était le plus délirant que l'on puisse imaginer : nous nous débarrassions négligemment de nos bouts de bois en

les projetant maladroitement contre les cibles. A part ces instants éphémères de conformité à l'attitude qu'on

attend généralement de compétiteurs, Le reste du temps ce n'était que rigolades, délires divers,

allusions graveleuses, et fou-rires.

Score indigent, mais qu'est-ce qu'on a rigolé !

Merci à tous, à l'exclusion de la gadoue infâme dont personne n'a encore parlé malgré son omniprésence collante.

Une mention spéciale pour le tir à l'arbalète qui nous fut une reconstitution de la défaite d'Azaincourt.

Les trombes d'eau donnèrent à la scène, un panache qui lui manquait peut-être étant donné l'efficacité prostatique

des carreaux rebondissant mollement contre la cible...

Vivement la même chose sous le soleil.

Certains sont en train de découvrir l'inertie. On affûte les pointes des sagaies

légères qui rebondissent en cible alors que les sagaies plus lourdes entrent sans

"hésiter"...C'est le poids qui manquent sur certaines (ou la force du tireur...)

Merci GBarc,

Nous en sommes à trouver un cadre règlementaire qui permette

de poursuivre les activités. Ce cadre existe et je ne doute

pas que nous puissions nous y insérer rapidement.

En attendant, nous tirons au propulseur préhistorique et

les enfants commencent à confectionner leurs flèches afin

de pouvoir ensuite les essayer et les perfectionner.

Ces débuts, même s'ils sont encore limités, transmettent

leurs vertus éducatives et l'atmosphère et les relations

fraternelles entre ces enfants parfois difficiles me

confortent dans la conviction que je tiens là, un projet

du plus haut intérêt éducatif.