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Lorène

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  1. "Voici l'extrémité distale des flèches que nous avons tirées sur ce pauvre sanglier" Zut mon image n'est pas passée... En gros, c'est une pointe effilée en bout et quatre barbelures emmanchées latéralement de part et d'autre de la pointe.
  2. Merci Zeanluc! Mais j'avais déjà pris toutes ces questions comme des messages de bienvenue! Toutes ces questions concernant l'arc sont bien sûr essentielles à maîtriser... Et effectivement je ne me suis pas assez penchée dessus au départ. Les deux premières expé de tirs se sont faites avec un arc moderne lamellé dont je ne connais pas l'allonge. Lors de la troisième expé, c'est Alain Sunyol, que vous connaissez sûrement, qui a tiré au moyen de son arc type Holmegaard. Lors des quatrième et cinquième sessions nous avons tiré avec un arc moderne lamellé placé horizontalement et programmé pour frapper la cible à 30 m/s. L'ensemble des expé se sont faites avec des flèches précisément identiques en bois de pin de 80 cm de long (sur le modèle de celles retrouvées à Loshult). Elles faisaient donc toutes la même masse puisqu'on peut estimer que la masse des microlithes est négligeable. En effet, cinq microlithes (c'est le nombre maximum de microlithes que j'ai emmanchés sur une flèche) en silex dépassent tout juste 1 g! Tout ce que je peux dire et je pense que cela reflète plutôt bien l'énergie de l'impact, c'est que l'ensemble des endommagements des armatures était très cohérent d'une expé à l'autre... Pour répondre aux autres questions de Redbow de 15h05 : Voici l'extrémité distale des flèches que nous avons tirées sur ce pauvre sanglier Pour avoir testé plusieurs types de flèche méso sur sanglier, il est effectivement indispensable qu'il y ait une armature de pierre en bout, insérée axialement dans la hampe et fermement ligaturée sous peine de quoi la flèche rebondit et ne perce pas la peau. Par contre, le type de montage en photo sur notre blog fut très efficace sur brebis (tirée avec un arc type Holmegaard). Tu as raison Redbow, la recherche sur le Mésolithique se focalise encore beaucoup sur la classification typologique des outillages… Concernant l'outillage en silex qui a servi à façonner le bois au Mésolithique : il y a tout de même les travaux de Colas Guéret et de Bernard Gassin qui sont tout deux tracéologues et qui ont mis en évidence l'utilisation de lames ou éclats bruts pour le travail fin du végétal en général et parfois plus précisément du bois comme pourquoi pas le raclage fin des hampes de flèche pour l’équilibrage, il y a aussi un article très intéressant de Valérie Beugnier sur l’analyse fonctionnelle de l’outillage de Verrebroek, site méso belge : BEUGNIER V. (2005) - Étude fonctionnelle du matériel en silex du site mésolithique ancien de Verrebroek (Flandres, Belgique) : premiers résultats. Bulletin de la Société préhistorique française t. 102, n°3, p. 527-538. Concernant le travail "plus lourd" comme par exemple le dégrossissage et le fendage, on ne dispose pas d'outils en pierre pouvant témoigner de ces activités. Néanmoins, il y a tout un outillage biseauté sur matière osseuse (bois de cerf notamment) qui a très bien pu servir de coins. Les Salish (indiens de la côte ouest du Canada) utilisaient ce genre d’outils pour faire des planches de construction, ils utilisaient d’ailleurs énormément de bois avec très peu d’outil en pierre (uniquement des percuteurs) et abattaient les arbres sans hache, en mettant le feu au pied ( cf l’ouvrage de H. Stewart : red cedar). Tout cela est encore à explorer ou en cours d’exploration, c’est pour cela qu’on se réunit pour discuter de Méso les 22 et 23 novembre prochain à Toulouse, donc bienvenue, si jamais vous passer par là !
  3. Bonjour, Je suis Lorène Chesnaux qui a réalisé l'expérimentation de tirs. Ce fut ma première expé de tirs et effectivement pas la meilleure… Je n’avais pas dû encore consulté assez votre forum. En effet, je fais partie de ceux qui y prennent beaucoup d’info et qui ne se manifestent pas… Du coup, j’en profite pour vous remercier pour toutes les infos, connaissances et savoir-faire que vous partagez sur ce forum! Concernant cette expérimentation, le sanglier était entier (peau, viscères et tout et tout) et avait été tué 1h30 avant le premier tir (donc pas de rigidité cadavérique), d’une balle dans la tête. Les flèches étaient constituées d’une hampe de 80 cm de long en bois de pin, d’un empennage synthétique (trois demi-plumes) et de cinq microlithes dont une pointe axiale insérée et ligaturée en bout de hampe et deux barbelures (segments et triangles) de chaque « côté » de la hampe collée au moyen d’un mélange de résine de pin et de cire d’abeille (la flèche en photo sur le blog de notre table-ronde n’est pas celle que nous avons tirée lors de cette expé, celle-ci a servi lors de tirs sur brebis et fut par ailleurs très efficace sur celle-ci qui avait une peau bien moins épaisse que celle du sanglier). Ce qu’on ne voit pas sur la photo, c’est que les flèches qui sont passées entre deux côtes ont une moyenne de pénétration de 20 cm et que plusieurs flèches ont transpercé cœur et poumons. L’arc était un longbow d’une puissance de 45 livres. Il est vrai que l’expé de tirs sur bêtes mortes ne reflète pas la réalité de la chasse. Néanmoins, elle permet, dans la mesure du possible, de répondre à certaines hypothèses dans le cadre d’une recherche ciblée (hypothèses qu’il serait impossible à tester sur bêtes vivantes d’un point de vue pratique - et éthique bien sûr - puisqu’il faudrait autant d’animaux que de flèches tirées et dans le cadre de ma thèse, il en a été tirées plus de 150). Pour ma part, je travaille sur le fonctionnement du microlithisme mésolithique. Cela est connu depuis bien longtemps (début du XXe siècle), les microlithes mésolithiques sont des armatures de projectile. Néanmoins, la diversité de leurs formes géométriques et non-géométriques et de leurs dimensions est-elle à l’image d’une diversité de fonctionnement de l’armature de projectile : en pointe, en barbelure ou encore en pointe-barbelure ? Pour répondre à cette question, j’ai cherché à créer un référentiel expérimental de fractures propres aux différents emmanchements de l’armature sur la hampe. Après cinq sessions expérimentales sur différents gibiers, il s’avère que les endommagements produits à l’impact sur pointes axiales, pointe-barbelures et barbelures (quelque soit leur forme : triangulaire, pointue, segmentiforme…) sont significativement différents et permettent, par comparaison des traces, de discriminer clairement des ensembles de fonctionnements d’armatures de projectile au sein des assemblages archéologiques que j’ai eu l’occasion d’étudier. A ce sujet, un article va bientôt paraître en ligne, je vous laisse la référence : CHESNAUX L. (sous-presse) - Les microlithes du site de Paris-15e « 62 rue Henry-Farman » (Île-de-France) : des flèches diverses pour différents gibiers abattus en des lieux distincts ? In : Ducrocq T., Fagnart J.-P., Souffi B., Valentin B. et Verjux C., Actes de la Table-ronde internationale Palethnographie du Mésolithique : recherches sur les habitats de plein air dans la moitié septentrionale de la France et ses marges (Paris, 26-27 novembre 2010), Bulletin de la Société Préhistorique Française. Une dernière chose, le sanglier ressemblait à un hérisson car j’avais choisi d’observer le comportement des barbelures à l’impact, en gros je voulais observer si l’impact provoquait le détachement systématique des barbelures dans l’animal (je ne voulais donc pas retirer les flèches après chaque tir pour ne pas influer sur le détachement des barbelures). Il s’est finalement avéré que je n’ai pas vraiment pu observer ce comportement puisque nous avons perdu beaucoup de barbelures avant la pénétration de la flèche, au moment de l’impact contre la peau… La colle était parfaite pour fixer la ligature de la pointe axiale mais s’est révélée assez inefficace pour fixer les microlithes emmanchée latéralement sur la hampe. Lors des expé suivantes, j’avais ajouté de l’ocre au mélange cire/résine et les barbelures ont bien tenu (aussi bien sur sanglier que sur brebis – ersatz de chevreuil tout autant chassé au Mésolithique que le sanglier-). Et effectivement, ces dernières flèches ont bien mieux pénétré les carcasses. Bon, j’en oublie sûrement… Mais je répondrais volontiers à tout autres questions et je suis preneuse de tout conseils! Cordialement et à bientôt j'espère. Lorène
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